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O Déesse Bellerie,
Belle Déesse cherie
De nos Nimphes, dont la vois
Sonne ta gloire hautaine
Accordante au son des bois,
Voire au bruit de ta fontaine,
Et de mes vers que tu ois.
Tu es la Nimphe eternelle
De ma terre paternelle,
Pource en ce pré verdelet
Voi ton Poëte qui t'orne
D'un petit chevreau de laict,
A qui l'une & l'autre corne
Sortent du front nouvelet.
Sus ton bord je me repose,
Et là oisif je compose
Caché sous tes saules vers
Je ne sçai quoi, qui ta gloire
Envoira par l'univers,
Commandant à la memoire
Que tu vives par mes vers.
L'ardeur de la Canicule
Toi, ne tes rives ne brule,
Tellement qu'en toutes pars
Ton ombre est epaisse & drue
Aus pasteurs venans des parcs,
Aus beufs las de la charue,
Et au bestial epars.
Tu seras faites sans cesse
Des fontaines la princesse,
Moi çelebrant le conduit
Du rocher persé, qui darde
Avec un enroué bruit,
L'eau de ta source jazarde
Qui trepillante se suit.
Pierre
de Ronsard (1524-1585)
To Bellerie Fountain
O Goddess Bellerie,
Beautiful, sweet Goddess
Of our Nymphs, whose voices
Sing your high glory
Making accord with the sound of the trees,
Even with the noise of your fountain,
And of my verses that you hear.
You are the eternal Nymph
Of my paternal land,
Thus in this verdant meadow
Sings your Poet who adorns you
With a suckling kid,
One and the other horn
Sprouting from its young face.
At your side I repose,
And there, at leisure, compose,
Hidden under your willows, verses
I hardly know, which are sent by your glory
Through the universe,
Recording in memory
That you live through my song.
(English
translation by William Hawley) |